Franck Noto fait partie de cette première vague d’artistes qui a popularisé le graffiti dans le Sud de la France. Basé à Montpellier, il a très tôt, avec son groupe TDM, établi des ponts entre le monde illégal du graffiti et les mairies, les institutions tendant par là à faire entrer sa peinture dans le plus de sphères possible tout en la pérennisant. En plus de l’intention d’inscrire son travail dans le temps, Franck Noto se percevait déjà comme peintre et non simplement graffeur.

À l’entame des années 2000, l’atelier prend de plus en plus d’importance dans son travail et il sera invité à exposer pour la première fois en 2006. Le street art n’en est alors qu’à ses balbutiements et, surtout hors de Paris, les artistes issus du graffiti sont peu représentés en galerie. Au fil des ans, le style de Franck Noto s’affirme et les contours de ses lettres et de ses personnages s’effacent pour laisser place à celles qui seront désormais au centre de ses œuvres : l’abstraction et l’énergie.

Aujourd’hui, les peintures de Franck Noto sont construites autour de l’idée de couches et peuvent prendre des formes très différentes. Sans rien renier bien sûr, il explore son potentiel créatif, innove dans les techniques et laisse parler son talent de coloriste. Une recherche technique mêlant aplats, fixations successives, grattage afin de dévoiler telle ou telle partie, de faire apparaître telle ou telle couche de peinture, avec toujours le geste de l’ancien graffeur.
La pulvérisation, nécessairement réalisée en un trait et qui interdit donc l’erreur, vient apporter sa spontanéité à la composition ; lui donner vie en quelques sortes. Car c’est bien de vie dont il s’agit ici, les couches étant conçues par Franck Noto comme une illustration de la profondeur propre à la personnalité de chacun.

Jonathan Roze

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