Né en 1975 à Gennevilliers, Arnaud Liard s’initie à l’art par le biais de la photographie qu’il pratique à la fin des années 80. Ses pérégrinations urbaines, appareil photo en bandoulière, l’entraînent à la rencontre de la culture graffiti, dans laquelle il s’immerge aussitôt et qu’il pratique encore aujourd’hui. Au début des années 90, aux côtés de Lek, Hof & Fleo, il signe Osean, au sein du collectif LCA (« Lettres contre architecture »), qui développe une pratique du graffiti aux antipodes du style américain. Il est alors influencé aussi bien par le graffiti Scandinave et Hollandais que par l’art moderne, notamment le mouvement « De Stijl », et développe un style qui évoluera progressivement vers une stylisation des formes graphiques.
Au début des années 2000, avec Onde et Hobz, il fonde le collectif de recherche plastique TRBDSGN. Leurs démarches respectives et conjointes les guideront naturellement vers des travaux mixant graffiti, design d’objet et graphisme. Toujours actif, le collectif est très visible dans les rues parisiennes, entre autre sur les grandes palissades de chantiers, où il développe un travail à plusieurs mains. Sous son vrai nom, Arnaud Liard peint sur toiles recouvertes de ciment depuis 2002 un théâtre urbain qu’il met en scène à partir de photos de rue. Il décompose ses paysages réalistes pour les fragmenter et les diriger vers l’abstraction graphique. Artiste polyvalent, il se révèle aussi à l’aise dans la peinture figurative que dans l’abstraction géométrique. Il a choisi la matière comme dénominateur commun de ses deux pratiques. Choix d’une matière brut, malléable, riche, et surprenante : le ciment, qui entre ses mains révèle une sensibilité et une histoire que l’artiste livre au spectateur tel un témoignage de fragments de murs, porteurs d’un vécu connu de lui seul. Petit à petit la matière laisse place à la couleur, creusant les strates d’un travail qui se meut dans une recherche de mutation permanente. Pour l’exposition «La mécanique des rêves», à la galerie Nicolas Xavier, Arnaud a choisi de présenter un travail nouveau dans sa démarche, des pièces hors cadre, tel des fragments de murs, des éclats d’idées, des morceaux d’histoires, des parts d’inconscient.
Born in 1975 in Gennevilliers, Arnaud Liard was introduced to art through photography, which he practiced in the late 1980s. His urban wanderings, camera slung over his shoulder, led him to encounter the graffiti culture, in which he immediately immersed himself and which he still practices today. In the early 1990s, alongside Lek, Hof & Fleo, he signed Osean, as part of the LCA (« Letters Against Architecture ») collective, which developed a practice of graffiti at the antipodes of the American style. He was then influenced as much by Scandinavian and Dutch graffiti as by modern art, particularly the « De Stijl » movement, and developed a style that would gradually evolve towards a stylization of graphic forms.
In the early 2000s, with Onde and Hobz, he founded the plastic research collective TRBDSGN. Their respective and joint approaches will naturally guide them towards works mixing graffiti, object design and graphic design. Still active, the collective is very visible in the Parisian streets, among other things on large construction site fences, where it develops a work with several hands. Under his real name, Arnaud Liard has been painting on cement-covered canvases since 2002 an urban theater that he stages from street photos. He breaks down his realistic landscapes to fragment them and direct them towards graphic abstraction. A versatile artist, he is as comfortable in figurative painting as in geometric abstraction. He has chosen the material as the common denominator of his two practices. He has chosen a raw, malleable, rich and surprising material: cement, which in his hands reveals a sensitivity and a history that the artist delivers to the spectator as a testimony of fragments of walls, bearers of an experience known only to him. Little by little the material gives way to color, digging the strata of a work that moves in a search for permanent mutation. For the exhibition « La mécanique des rêves », at the Nicolas Xavier gallery, Arnaud has chosen to present a new work in his approach, pieces out of frame, like fragments of walls, fragments of ideas, pieces of stories, parts of the unconscious.